- DANDIN
- DANDINDA ビドIN (VIIe s. env.)La littérature sanskrite comprend un très grand nombre d’œuvres poétiques, rédigées en vers, mais connaît peu d’ouvrages en prose, la prose étant, dans l’Inde ancienne, tenue pour facile, donc inférieure. Elle comporte cependant des contes en prose mêlée de vers (le Panchatantra , le Hitopadesha ), quelques traités techniques et même un petit nombre de «romans», dont les deux plus célèbres sont la K dambar 稜 de B na et le Dashakum ra-charita (Da ごakum ra-carita ), ou Histoire des dix princes , de Da ユボin.Ce brahmane, probablement originaire du sud de l’Inde, composa un art poétique réputé, le Miroir des poèmes (K vy dar ごa ), où il reprend et affine les thèmes de Bh rata et de ses successeurs, élaborant toute une théorie du style que les lettrés indiens ne cesseront de commenter pendant plus de dix siècles. Quant au prétendu «roman» des Dix Princes , c’est plutôt une série de «nouvelles»: un jeune prince ayant disparu, neuf de ses compagnons partent à sa recherche et reviennent raconter leurs aventures, une fois que le premier a été retrouvé et qu’il a raconté d’abord sa propre histoire. L’ouvrage est inachevé (ou mutilé); on n’en possède que les huit premiers récits. Mais, en l’état, l’œuvre est remarquable, notamment par sa verve, la dextérité avec laquelle l’auteur manie une langue savante (parfois précieuse), le non-conformisme des situations. Ce texte, d’allure picaresque, abonde en anecdotes libertines et en discours frondeurs contre les puissants du moment: brahmanes, souverains, ministres, marchands. Les «marginaux» (prostituées, voleurs, escrocs de tout acabit) sont traités avec faveur, ce qui rattache l’Histoire des dix princes à la tradition du théâtre comique, dont les thèmes sont souvent subversifs. Mais le talent de Da ユボin a fait de cette œuvre l’un des textes les mieux venus de toute la littérature sanskrite.⇒DANDIN, INE, subst. et adj.I.— Emploi subst., vx, fam. Dadais, nigaud, aux manières empruntées. Un grand dandin, un vrai dandin (Ac. 1798-1878).Rem. BESCH. 1845 atteste une forme fém. : quelle dandine.II.— Emploi adj., rare. Niais, emprunté. Cette faveur enchantait l'aristocrate qui se mit à prodiguer mille politesses dandines (ESPARBÈS, Guerre sabots, 1914, p. 60).Prononc. et Orth. :[
], fém. [-in]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1526-32 « homme de contenance niaise » (P. Faifeu, p. 46, Cabinet du bibliophile ds GDF. Compl.); 1546 Perrin Dendin, type de juge ridicule (RABELAIS, Tiers Livre, chap. 41); 1668 (MOLIÈRE, George Dandin ou le mari confondu [titre]). Du rad. onomatopéique dand- évoquant le mouvement de quelque chose qui balance (FEW t. 3, pp. 11-12a); cf. 1390 dandin « clochette » (ds GDF). Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 439, 442; t. 3 1972 [1930], p. 14, 16.
dandin [dɑ̃dɛ̃] n. m.ÉTYM. 1526; déverbal de dandiner.❖REM. Le mot sert de nom propre, caractérisant divers personnages de niais, dans la langue classique : Perrin Dandin (cf. Rabelais, La Fontaine, Racine), juge ridicule; George Dandin (cf. la pièce de Molière), paysan ridiculisé par sa femme.0 Vous l'avez voulu; vous l'avez voulu, George Dandin, vous l'avez voulu, cela vous sied fort bien et vous voilà ajusté comme il faut (…)Molière, George Dandin, I, 7.♦ Vieilli. || Un George Dandin : un mari trompé ridicule.
Encyclopédie Universelle. 2012.